Au temps des herbes folles, des chagrins en déroute
nos cerveaux en jachère, leurs neurones en fuite
d'un coup de vent d'un seul en recueillent l'ivraie...
Au Jardin d’Épicure à l'ombre d'un portique
loin du bruit des cités, du fracas des armées, assourdissantes clameurs
l'amitié s'y cultive et l'amour s'y prépare
épouse son destin, déclinant son dessein
en serments et soupirs, voluptés et caresses...
Au temps des herbes folles, larmes évaporées
dans nos cerveaux en friche, neurones en bataille
danse des papillons, clignotement des fleurs...
Au jardin d’Épicure égayant sa fontaine
loin des foules pressées, de l'urgence et du stress
d'un horizon barré de barres en béton
l'amitié s'y préserve et l'amour les incline
vers un brin de muguet, vers un bouquet de roses
***
Soudain la pluie laissa glisser son voile
à peine l'entend-on derrière le vitrage
estompant dans nos yeux les contours éloignés
de l’Être-en-devenir...
Sombre délicatesse, effervescente justesse...
Soudain la pluie fit descendre son voile
imperceptibles gouttelettes
jusqu'aux racines profondes, jusqu'aux racines secrètes
des arbres centenaires.
Leurs feuilles au passage ont réclamé leur dû!
***
L'hiver nous a quitté, l'hiver nous a laissé
quelques touches de blanc aux flancs des hauts sommets
névés s'amenuisant sur le noir des rochers...
Le printemps nous entraîne il est à mi-chemin
Le printemps nous entraîne inexorablement
et chaque jour et chaque nuit
nouvelles et mêmes fleurs, nouvelles et mêmes chaleurs...
Saurons-nous débusquer le Sabot de Vénus?
Abeilles affairées, taureaux en rut
à coups de citronnade!
Et tes seins du Brésil à porté de mes mains de mes doigts impatients
d'en tracer le dessin, d'en suivre le désir...
Il est temps de sortir ces boites en carton
ces boites oubliées, repoussées dans le fond des placards:
sandales ajourées, légères
pantalons souples et clairs, tee-shirts en couleurs...
L'hiver nous a quitté, l'hiver nous a laissé
ce printemps nous entraîne il est à mi-chemin
ce printemps nous entraîne inexorablement!
Alors prions car il est encore temps!
Prions les yeux ouverts, mettons-y notre cœur
notre rage impuissante, notre douleur et notre sang
pour que leur Dieu qu'ils disent si puissant, si juste, si bon
fasse chuter demain et pour de bon
emportant avec lui généraux médaillés, ministres apeurés
l'Ubu bouffi, l'Ubu bouffon ce satrape sanglant
l'Interné du Kremlin!
***
Un essaim de Silence est venu dans tes mains
rêches
tu goûtera son miel à même son Calice
mais quand il sera temps accueilles son départ!
Un essaim de Silence a dormi dans tes mains
jointes
tu as goûté ce miel et quand il reviendra
raccommodes l'oubli, cueilles tes souvenirs...
***
Enfants en file indienne, enfants qui se dispersent
dépliant la mémoire en-deça de l'oubli...
peinture qui s'écaille et parfum de lavandes
Sieste qui s'éternise à l'abri des volets
les cloches de l'église égrènent sa durée
sonnent à la volée nos rêves endiablés !
Sur l'alpage blanchi à la chaux de l'été
une odeur de crottin grandit sous les moissons...
Sur l'alpage blanchi à la chaux de l'été
la sente des troupeaux file vers l'horizon...
Enfants en file indienne, enfants qui se dispersent
égayant ce mystère en pluie de confettis
***
Soudain je me souviens du "cri" des araignées
plongées vivantes
dans l'eau bouillante!
Araignée de mer, Crabe-araignée ou Maja
aucune recette jamais n'en pourra tenir compte...
Sculpter le souffle
scander le Temps
aménager ce verbe qu'on nous tend
***
J'ai semé sur ta peau d'invisibles écailles
nous étions accordés, sans peur et sans reproches...
Ta main s'est inspirée de l'étoile des mers
pour serrer de plus près notre consentement
***
J'écarte ton absence
plus simples qu'un baiser sont les oiseaux du Ciel
mémoire tapissée sous l'Archet musical
A fileta
a capella
dans l'immense et sombre cathédrale
je me souviens, j'ai eu la chair de poule...
Maintenant j'ai rejoint cette voûte céleste
y loge mes alarmes, tous mes chagrins en friche
rêves à Ciel-ouvert...
La fuite d'une abeille indique l'Horizon
atmosphère chargée d'un doute qui s’aggrave
***
Amour a des secrets, j'en écarte les plis
y butine un nectar aux épices changeantes...
Amour a des secrets j'en tournerai la clé
pour que s'ouvre la boite où tu le tiens cachée
***
J'ai navigué sous l'arc
d'une âme chasseresse
ses cuisses m'ont serré plus près que chiens courants!
J'ai navigué sous l'arc
d'une âme vagabonde
ses flèches m'ont criblé d’invincibles douleurs...
J'ai navigué sous l'arc
d'une âme généreuse, triomphante et sans peur
son rire a déjoué trop d'anciennes alarmes
effaçant le sillon d'anciennes amertumes
aux rêves occultés j'abandonne le reste
***
Je n'avais pas prévu qu'en mon automne venteux
pluvieux
vieux rêves en rafales!
Je n'avais pas prévu qu'en mon automne vermeille
plein de feuilles roussies
de merveilles dorées sur les monts alentour
signes à déchiffrer, mille feuilles éparses
surgisse ton printemps de sauvages élans
de rires en cascades
de rosée matinale et blanches floraisons...
Ton visage est venu pour chasser les nuages
et sur l'age du mien tu m'as fermé les yeux!
Et qu'y puis-je si sur tes lèvres ourlées
j'ai pu goûter cette douceur exquise...
Si ton ventre chargé des promesses de l'aube
si tes mains incrustées du sang des flibustiers
tes seins endimanchés
tes pieds sans pesanteur
au bout d'une escapade ont réclamé leur dû
***
J'ai marché vent debout...
Le rose des flamands s'envole à tire d'ailes!
J'avais l’œil aux aguets
le rose des flamands noyé dans la lumière!
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