L'aphorisme est un prisme en charge d'une étoile
sur ce rêve en sursis j'ajusterai mes armes!
L'aphorisme est un bloc où de belles statues
viendront mettre à l'abri leurs grands yeux effacés...
L'aphorisme est un prisme en attente et le Ciel
a déplié pour lui l'Horizon du Mystère
*****
L'Intuition se saisira du Ciel
ses quartiers de noblesse, draperies élégantes
immenses rotations d'immenses galaxies
L'intuition saisira notre Ciel
car ma main sur ta main pour en faire le tour
c'est déjà notre ivresse
notre vertige à pas de loup, notre vertige à main levée!
jaillissement sans fin d'étoiles lumineuses, d'étoiles en sursis
vestiges en transit, constellations d'énigmes en attente...
L'intuition se saisira du Ciel
ses quartiers de noblesse, draperies élégantes
aurores boréales, blasons crépusculaires
puis nos mains traceront le périmètre sûr
d'une caresse à demi-mot
La patrie de l'Amour est un Ciel aux accents de mille contrées
La patrie de l'Amour est ce Ciel au bout de chaque doigts!
On a pris soin du Ciel
embrassant l'horizon pour écouter ce givre
fine fleur de son sel, ses aiguilles d'or fin...
On a pris soin du Ciel
puis on est revenu s'environner de pluie
s'environner de brume
creusant au fond des mers, parcourant les abysses
au comble d'une attente...
S'accrocher à la Lune, ses dix mille cratères
Océans sans marées, ses plaines désertiques
aspirant la vapeur de nuages altiers
nouvelles métamorphoses
pour gagner ce mystère à la cause des vents...
L'écriture...
Passerelle de bois, suspendue, ajourée
pour que les mots d'un bord à l'autre
traversent en dansant par-dessus la rivière...
Tous les mots à tout faire et tous les bons à rien
les gros mots les mots de peu sans oublier les mots de trop!
Les mots d'amour et de patience
les mots d'amour et de silence...
La page les accueille
leur offre son abri, leur offre le silence
l'attente d'un éveil, d'une résurrection...
Car il se peut qu'un jour de ces pages fermées
de ces lettres endormies resurgisse le sens!
Le voilà qui se glisse et passe par ici
puis déjà se faufile et repasse par là
chacun le voit ici puis le découvre là
se lance à sa poursuite...
C'est qu'il prend son élan, c'est qu'il prend son envol
filant à tire d'ailes
quand déjà le vent frais nous en masque l'écho
Sans bruit
la neige se met à tomber
sans bruit
ses flocons minuscules grossissent peu à peu
recouvriront bientôt la ville confondue...
Regardant par la fenêtre je fume
la fumée se dissipe en volutes arrondies
La vue des lointains s'est brouillée maintenant derrière un voile blanc
Ah! Penser le moins possible
Silence grinçant des pierres
nourries de mousse et de lichen, sur leurs failles et fissures
un orage plus doux rassemble sa pelote...
Silence bruissant des pierres
havre de paix, refuge des petits, repères des humains
Je veux prendre à deux mains leurs attentes fécondes
Tes doigts de pieds demain feront deux éventails
Pour que l'attente continue plus belle que jamais!
Crache ta honte, fais en vite le tour
scelle un couvercle au-dessus des regrets
respire à nouveau l'haleine du Grand Large
acoquine le Ciel aux étoiles filantes
plis les genoux tout contre l'éphémère
soulève lentement ton Centre de gravité
branche ton karma sur de belles fréquences
et nourri de silences une égale Colère!
Je réserve au Silence un espace et tu sais
qu'un chagrin découpé dans un rêve est aussi
l'amorce d'un secret tapis sous tes paupières
Je réserve au Silence un espace et tu sais
ce couple de jumeaux rescapés du Désert
élargissant son dû dans nos yeux de bruyère
pour tracer l'Horizon de nos égarements...
Je t'écris qu'à deux mains le mystère reste entier
son abeille a vaincu les orages qu'un Ciel
déballant son étoffe en mille draperies
réserve aux initiés sans papiers ni bagages
Le torrent qui dévale étanche ma colère
maintenant que l'oubli rejoint son crépuscule...
Le torrent qui dévale échancre ma colère
Qu'une crête nuptiale embellisse nos nuits!
Poèmes en lisière, évanescence du doute
là où tremblent les pierres, arbres déracinés
broyés
les oiseaux nous ont fui vers des cieux plus cléments
Ils accaparent l'espace, y compriment le temps!
Pourtant nulle frontière où l'éclaircie d'un mot
accueillera pour nous la danse du Hasard
Pourtant nulle frontière où l'éclaircie d'un mot
accueillera pour nous les sources du Hasard
Surgi d'on ne sait où un vent furieux soudain
a secoué l'enchâssement des lauzes
tiré plus loin nos encablures...
De nos poches percées s'échapperont bientôt
quelques rêves sépias, quelques pièces d'argent
et pas un seul regret!
Après avoir dansé la Terre Mère
après avoir chanté le vent, le Soleil et la pluie
remercié les animaux pour invoquer le Grand Esprit
Les guerriers sont enfin prêts!
Suivront-ils la piste du faucon?
Ou bien celle de l'éclair?
cheveux noués, visages peints
leurs carquois pleins de flèches emplumés les voilà qui chevauchent à cru
les voilà qui chevauchent le vent
pour ne viser qu'un rêve sûr et beau
Tas de pierres, chaos pesant qu'on ne saurait compter
cet immobilité qu'un héritage
de pesanteur, de silence et de grâce
aura laissé à l'entretien des ronces, des mousses et du lichen...
Collier de perles rares et blanches
et bracelets en chasse du destin
ta gorge d'ambre et de satin
et cet effleurement de tes hanches fleuries
de tes poignets cerclés
l'intelligence s'y mesure aux seuls secrets des anciens sceaux
Battements de mon cœur en attente du jour
orages thoraciques
veines durcies
le temps reviendra-t-il des crèches enfantines?
Battements de mon cœur en attente des nuits
maintenant que tes mains , paumes en l'air
comme deux coquillages en route vers l'Azur
Les vraies sources seront toujours un peu plus loin
un peu plus haut
invisibles de loin...
Alors on a fini par s'asseoir, mains au sol
genoux pliés
fronts en arrière
pour les imaginer derrière nos paupières
L'enfant est à venir
ses yeux sont au beau fixe, ses cheveux en bataille
Et ce qu'il dit sans plus attendre irise l'eau du lac...
Le vieux se tient à contre-jour
présence ramassée, concentré de mémoire
pour traverser le doute
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