
Sur quoi fonder les jeux d’un amour libre et partagé sinon sur l’assurance que chacun puisse inventer et réinventer les règles d’un jeu que l’autre demeure à tout moment libre d’accepter ou de refuser?
L’Impossible du Grand Amour ne l’est jamais tant que de se tenir au plus près de sa propre impuissance à pénétrer, ne serait-ce qu’un instant, ce labyrinthe que l’autre continue d’explorer à tâtons et parfois même les yeux fermés
De l’entrecroisement et de la superposition du Sens et de la signifiance continuera encore longtemps de surgir, toujours à l’improviste, l’esprit d’irréductibles Majuscules
Les masques de la sincérité finissent toujours par s’approcher un peu trop près de la sincérité du masque!
En régime despotique la tendance à la radicalité est constamment récupérée, confisquée et manipulée par le pouvoir qui en tire un motif et une justification. En régime démocratique, et pour autant que celui-ci maintient son propre cadre, cette même tendance est amenée à se diviser, à se fragmenter et à se diversifier pour essaimer jusque dans les marges les plus reculée de la Délibération continuée, légitime et légitimante…
Chacun devrait pouvoir partir à l’aventure, abandonnant l’abri de sa Fantaisie pour suivre l’itinéraire de son choix et par les chemins les plus inattendus mais sans jamais oublier d’emporter sur son dos, légère et toujours prête à l’emploi, l’indispensable et lumineuse tente du Bonheur…
Car c’est vers l’Ailleurs qu’il nous faudra toujours à nouveau jeter les grappins d’un abordage qui ne promet rien au-delà des tours et détours du Paysage sans Nom
L’Impossible du Grand Amour ne l’est jamais vraiment et chaque fois pour toujours que d’une Seule, Unique et incommensurable rencontre…
L’incessante, intense et parfois même très fiévreuse activité se déployant jusqu’au cœur d’un formidable réseau d’innombrables neurones enchevêtrés n’aura donc cessé d’entretenir le feu d’où jailliront encore ces fugaces étincelles qu’il nous arrive parfois de saisir au vol!
On ne saurait approcher au plus près de l’Ultime et bienveillante Sagesse sans être parvenu à réaliser et à cultiver en soi la proximité du plus grand sérieux avec l’art de la plus folle et de la plus fantaisiste des improvisations!
En régime despotique il faut se méfier comme de la peste des fonctionnaires zélés et serviles d’un pouvoir arbitraire et capricieux, en régime démocratique de ceux que pourrait endormir l’automatisme de la routine.
Le despote n’éclairera jamais qu’enfermé dans une nuit qui va s’épaississant et où il se plait à enfermer avec lui tous ceux qu’il réussit à capturer, à dominer ou à contrôler…
La tentation d’une délation qui peut s’avérer très contagieuse et provoquer même une sorte d’émulation ou de compétition sera toujours un des outils favoris du despotisme qui, en effet, l’utilise pour contrôler et manipuler le ressentiment ou la colère de ceux dont il craint qu’ils puissent un jour se retourner victorieusement contre lui. Cette délation est d’autant plus facile à obtenir que nombreux sont ceux qui croient pouvoir dévier le malheur qu’ils redoutent pour eux-mêmes en s’efforçant qu’il s’abatte sur un voisin…
La nuit quand le Ciel est dégagé il est plus facile de voir briller les feux d’innombrables étoiles depuis longtemps disparues que s’éclairer les lampes d’un voisin qu’on a croisé hier ou croisera demain…
Chacun ne devrait-il pas pouvoir posséder en propre une cabane légère et à son goût, suffisamment solide et fiable pour y mettre à l’abri de regards ou d’oreilles indiscrètes l’inestimable un trésor de secrètes fantaisies?
On ne saurait se préparer sérieusement pour l’Ultime et saisissante Vérité en se contentant d’imaginer qu’il suffira de l’approcher à petits pas comptés.
Aux jeux de l’impossible et Grand Amour les pièces du jeu dont l’un dispose peuvent devenir à tout moment celles du jeu de l’autre…
Il est tout à fait recommandé d’introduire, dans la distribution et la répartition des Majuscule, juste ce qu’il faut de malice ou de fantaisie pour dévier ou troubler les les superstitions et les charmes d’un hypothétique et néanmoins très généreux lecteur .
Et si le prix du Souffle était à couper le souffle?
Le jeu réglé du langage avec lui-même permet d’aller du Sérieux de la règle aux fous rires d’un jeu qui n’ignore pas le sérieux de ses propre enjeux
La substitution d’une représentation ou de tout autre mode de figuration symbolique au sacrifice bien réel d’une victime bien vivante, animale ou humaine, est une avancée de la culture dont les enfants, sans nécessairement en avoir encore bien conscience, continuent de nous rappeler l’enjeu !
Le capitalisme moderne transforme volontiers l’homo-touristicus planétarisé, qui se prend volontiers pour un aventurier, en spectateur ahuri et manipulé d’un paysage transformé en une marchandise elle-même encombrée d’un amoncellement de marchandises, gadgets et autres gris-gris de pacotille!
Fondée sur la Délibération continuée qui lui donne sa légitimité la mise en place de règles communes, réciproques et partagées permettant une cohabitation aussi pacifique que possible ne peux que nous inciter à explorer toujours plus en détail et parfois même à tâtons les moindres coins et recoins, détours ou impasses de nos labyrinthes respectifs.
L’art de jouer, soumis à des règles changeantes et variées, ouvert aux stratégies les plus osées, permet d’explorer, d’échanger ou de partager l’inattendu de nos labyrinthes respectifs…
A l’heure du capitalisme mondialisé les rituels anciens, caricaturés et comme vidés de leur véritable sens, sont peu à peu transformés en marchandises comme autant de spectacles dont les acteurs eux-mêmes seraient devenus marchandises!
Le sérieux de la loi donne ses limites au jeu en nous indiquant quoi faire des tricheurs!
Les lois morales et politiques sont sérieuses dans la mesure où c’est la question de la vie face à la mort qui est en jeu. Les règles deviennent des artifices ludiques lorsqu’elles permettent de prendre plaisir à la transformation de la vie ou de la mort en fictions ou en images, en mimes ou en rituels privés ou collectifs. La limite du caractère ludique de ces règles intervenant là où le sérieux de la vie face à la mort reprend ses droits.
Il y a, dans l’exploration parfois tâtonnante du labyrinthe qui nous a été donné, la possibilité d’inventer et de partager un jeu dont l’Horizon ultime nous pousse à nous tenir éloigné des tricheurs!
Une éducation à la démocratie délibérative ne saurait-être qu’une préparation intellectuel et moral à la pratique de cet aller-retour perpétuel entre une visée de l’Universel dont les sciences donnent un modèle acceptable et une multitude de singularités particulières, qualitatives et changeantes…
Le Sens n’indique-t-il pas la direction de Vol à prendre pour une flèche dont l’empennage emportera alors la plus tournoyante et la plus bigarrée des significations?
Et pourquoi ne pas tenter de voir chaque phrase comme la projection possible d’une improbable figure géométrique dans l’espace des transformations croisées de la signification, du sens et de la signifiance?
L’Ivresse ou le Vertige ne sont jamais si sûrs que lorsque, fermant les yeux, on se voit soudain tourner et tournoyer sans fin comme un dé jeté sur le tapis d’une…
Qu’est-ce que la Délibération continuée, légitime et légitimante sinon ces interminables croisements ou échanges, négociations ou confrontations généreusement offert(es) à d’innombrables orientations ou préférences toutes tournées vers un Horizon prétendument partagé d’inépuisables et toujours très surprenantes métamorphoses…
La mise en œuvre de l’intelligence humaine n’est jamais totalement indépendante ni d’une sensibilité à la douleur ou au plaisir, à la tristesse ou à la joie, ni d’une capacité à percevoir et à interpréter chez tout autre être vivant d’éventuels signes de cette douleur ou de ce plaisir, de cette tristesse ou de cette joie, pour y réagir de manière appropriée. Cette non séparabilité implique en effet que la mise en œuvre de cette intelligence soit, en principe, toujours accompagnée d’une conscience des possibilités de la méchanceté comme de celles d’une imprévisible et néanmoins très Généreuse Bonté. Les circonstance de cette mise en œuvre peuvent, cependant, conduire à une occultation ou à un effacement progressif et parfois même irréversible de ces mêmes capacités morales, perceptives et sensibles.
Le souffle qui porte est aussi celui qui efface, au risque de l’effacement du souffle
La composition du poème exige de plier et de replier le langage sur sa propre musicalité signifiante afin de l’offrir aux innombrables variantes ou variations possibles de cette même et toujours très énigmatique musicalité signifiante.
La très subtile et surtout très attirante signifiance du rien ne saurait s’épanouir vraiment qu’en qu’étroite collaboration avec le plus grand, le plus profond et le plus Généreux des Silences
Le meilleur du Nouveau peut-il, sans s’altérer, côtoyer durablement le meilleur de l’Ancien? Et combien de temps faut-il pour que cette altération du nouveau rejoigne la patine de l’ancien? Seuls les points d’un même cercle ou d’une même sphère demeurent strictement équidistants d’un même autre point placé au centre exact de ce cercle ou de cette sphère!
Il y a une sorte de pantin qui nous ressemble étrangement et pour lequel nous nous prenons d’autant plus volontiers que, trouvant cette substitution toute à notre avantage, nous n’avons aucunement envie de savoir qui tire les ficelles et pourquoi…
A l’appropriation, à l’uniformisation et à l’exploitation toujours grandissantes d’un espace toujours plus encombré d’une multitude de marchandises normées, standardisées et toujours plus mécanisées ou robotisées sachons opposer l’anarchie d’un regard qui, inlassablement, s’égare, se retrouve et puis de nouveau s’égare en plein dans le désordre foisonnant du Paysage sans Nom
Le touriste motorisé, fort d’une puissance mécanique dont il fait volontiers et si possible bruyamment parade, se complaît à dégrader un environnement que, par ailleurs, il prétend admirer!
Pourrait-on aller jusqu’à penser le rien comme l’imperceptible et très agaçant clin d’œil d’un inconcevable Néant?
Autrui peut sûrement venir frapper à la paroi de notre labyrinthe mais que faire sinon lui dire qu’il lui reste plus d’une porte à ouvrir à l’intérieur de son propre, imprévisible et double labyrinthe à Ciel Ouvert et à Claire Voie?
La Démocratie à laquelle nous ne manquons pas d’être attaché est constamment menacée par un despotisme se manifestant déjà par l’arbitraire et l’autoritarisme. D’une part en effet les personnes à qui le pouvoir est confié au nom de la délibération et qui, de ce fait, ont la charge d’en réaliser les décisions ou orientations peuvent abuser d’un pouvoir qui ne leur est que très provisoirement transmis, allant jusqu’à préparer sa confiscation. D’autre part chaque citoyen peut, s’il le décide et au nom d’une liberté présentée comme originaire, naturelle et sauvage s’opposer violemment et passer outre aux décisions de cette Délibération comme au cadre nécessaire à son exercice et à sa légitimité.

Les automobiles et plus généralement tous les engins motorisés devant être conduits ou pilotés par des humains provoquent immanquablement chez la plupart de ceux qui les possèdent et s’en servent un sentiment de puissance ou de supériorité accompagné de la certitude quelque peu abusive d’être soudain devenus propriétaires de la portion d’espace qu’ils traversent pour se déplacer, parfois à très grande vitesse. Notons au passage que l’usage d’une simple paire de chaussures pour marcher ou même courir peut aussi provoquer bien que plus rarement et de façon moins violente un tel sentiment d’appropriation et de supériorité!
C’est en acceptant les contraintes profondes d’une langue qui nous gouverne encore alors même que nous pensons lui avoir imposé nos règles qu’on se donne la meilleure Chance d’en explorer avec un maximum de liberté les surprenantes, imprévisibles et très labyrinthiques possibilités…
Mieux vaut s’aventurer au risque du multiple qu’étouffer dans l’atmosphère raréfiée de l’Un; mieux vaut garder en vue le cap de l’Un que de s’abandonner les yeux fermés aux turbulences, tourbillons et autres débordements d’un Multiple aux innombrables excès!
L’Horizon d’Universalité qui oriente, voire stimule les efforts d’une Science qui ne cesse d’en redessiner la ligne ne vaut que par rapport à l’imprévisible d’une Contingence dont cette même Science n’a de cesse d’éclairer pour nous les fragments éparpillés…
La lutte à mener contre un mal extérieur, tout à la fois séducteur et manipulateur, est peut-être avant tout une lutte interminable et pleine de tact à mener contre celui qui, en nous, est déjà prêt à céder, à pactiser ou à trahir…
Le mal qui nous assiège autant qu’il nous habite sait avoir les yeux froids et distants bien caractéristiques de cette aveugle et aveuglante Nécessité qui ne tente de nous asservir que pour pouvoir nous précipiter plus surement pieds et poings liés vers l’Inévitable de la dispersion annoncée…

La dispersion annoncée ne devrait être comprise ni comme la promesse impossible d’une apothéose ni comme l’imminence d’un redoutable jugement mais bien comme l’occasion d’un inachèvement qui, déjà, nous habite et nous traverse, nous allège et nous ouvre aux inépuisables surprises que ne cesse de nous réserver le plus Grand, le plus inventif et le plus Généreux des Hasards…
C’est dans la musicalité de chaque phrase, dans ce rythme et cette mélodie entrecroisés, étirés ou contractés, qui échappent nécessairement à tout calcul, que se tiennent les sources les plus subtilement fécondes d’une expression et d’une compréhension qui ne cessent de s’échapper à la poursuite de leurs propres échos…
L’interminable et très prolifique Délibération consacrée reconnaître, à préciser et évaluer tous les possibles de l’Horizon, pour en sélectionner les plus souhaitables afin de les mettre en oeuvre est bien, et depuis le tout début d’une Histoire fertile en rebondissements, la Seule et Unique perspective de notre Commune, irréversible et au fond très excitante Solitude.
Le rien de rien n’ajoute ni n’enlève rien à rien ni à quoi que ce soit et n’est ce pas beaucoup mieux ainsi?
Il arrive que ce que nous nommons le rien puisse être vu tour à tour comme la disparition d’un risque ou comme le signe d’une possible réussite!
Certaines rares Majuscules dont nous découvrons soudain le caractère parfaitement optionnel et facultatif ne nous apparaissent-elles pas immédiatement beaucoup plus aimables, riantes et finalement convaincantes?
Les soins que nous devons à aux enfants venus frapper à la porte de notre labyrinthe sont-ils différents de ceux que nous devons à l’enfant espiègle et capricieux qui, en nous, continue à marcher avec enthousiasme dans les flaques d’eau et à oublier de fermer les portes derrière lui?
Le nuancier de l’Irréversible est l’Indomptable ressource d’une nostalgie dont la Musique n’aura cessé de répercuter pour nous les insaisissables échos
L’opposition rigoureuse et univoque, binaire et tranchée n’est assurément qu’une des heureuses distinctions ou grilles de lecture dont la possibilité nous est constamment offertes par l’inconséquente et parfois très subtile Générosité du plus Grand des Hasards.
C’est en disparaissant au beau milieu de ses propres traces que l’auteur se fait enfin le héraut d’une langue qui ne l’aura entouré que pour mieux l’habiter et ne l’aura habité que pour mieux recueillir en les dispersant ces mêmes et irréductibles traces…
L’Énergique Générosité du plus Grand des Hasards ne se montre véritablement elle-même qu’en se maintenant toujours à nouveau juste au-delà des implacables engrenages de cette aveugle et aveuglante Nécessité qui lui permet à chaque instant de s’affirmer victorieusement face aux insaisissables esquives d’un inconcevable néant
La contrainte et, si nécessaire, la coercition exercées par le pouvoir au moyen des institutions de l’État n’est en elle-même légitime qu’en se montrant à tout moment conforme aux exigences d’un intérêt général reconnu et constamment réévalué par la Délibération continuée. Parmi ces exigences sont donc déterminantes celles qu’on considérera comme nécessaires au maintien d’un fonctionnement juste, équitable et libre de cette même Délibération continuée, légitime et légitimante.
Les faiblesses de la démocratie sont-elles, face aux menaces du despotisme ou du totalitarisme, comme celles de la gazelle exposée aux appétits du lion? Ce qui est sûr c’est que, face à n’importe quel adversaire même particulièrement belliqueux, la démocratie peut mobiliser rapidement un potentiel de réponses diversifiées et relativement indépendantes les unes par rapport aux autres, contrairement au despotisme ou au totalitarisme qui ne s’appuieront jamais que sur la soumission craintive d’une force dénuée d’initiative. Mais ce qui est sûr également sûr c’est que, pour la démocratie, ce potentiel comporte le risque d’une incohérence relative des décisions prises et de leurs diverses mise en oeuvre. Un système de coordination des décisions et des mises en oeuvre est donc nécessaire à la démocratie pour maintenir l’avantage résultant de sa nature propre.
Le dessein des caresses serait-il donc la Seule et Unique tangente à l’Horizon de l’impossible et Grand Amour?