A l’affiche!

L’idée d’égalité et plus particulièrement celle d’égalité proportionnelle demeure essentielle pour fonder notre conception de la justice et des droits humains ainsi que de la Délibération grâce à laquelle ces mêmes droits pourront être reconnus et mis en œuvre . Cette idée très abstraite et même formelle d’égalité, rendue plus opératoire et technique grâce au discours mathématique ne risque-t-elle pas cependant de se transformer peu à peu en un leurre nous détournant de richesses très concrète et sensibles qu’on ramènera d’abord à des différences elles-mêmes rapidement réduites à des inégalités qu’il s’agirait alors d’éradiquer au plus vite?

La biologie et la chimie peuvent bien nous expliquer les conséquences d’une morsure de serpent, elles peuvent aussi nous expliquer comment fonctionne un antidote au venin et comment l’administrer elles ne pourront jamais nous dire pourquoi une telle morsure doit être considérée moralement ou même politiquement comme un mal ou une injustice qu’il faudrait combattre ou éviter. L’écologie en effet en tant que science des relations naturelles ou non entre l’ensemble des espèces vivantes et leurs différents milieux peut bien en effet nous expliquer en quoi la disparition d’une espèce affecterait l’équilibre de l’ensemble elle ne nous dit pas en quoi la disparition de cette même espèce devrait être considéré moralement ou politiquement comme un mal ou une injustice à combattre ou à éviter.

Et si l’indifférence aux majuscules n’était que l’amorce d’une indifférence bien plus Grande et bien plus Généreuse aux chiffres et aux lettres?

Et certains mots de porter déjà le chant qui les emportera

Au Seul et irremplaçable grand maître d’avoir à se démettre lui-même et autant de fois que nécessaire à son couronnement!

On trouvera toujours, comme en réserve dans chaque langue dite naturelle, certains vocables simples, rares et précieux spécialement destinés à répercuter cet écho venu du fond des ages et que tout autre mot ne pourrait qu’amortir, affadir ou ignorer

Les livres qui nous entourent, pour certains grands ouverts tandis que les autres se tiennent serrés les uns contre les autres, muets et bien rangés, sont bien chacun et tour à tour soit l’avant-garde d’un Silence qui s’approche, soit les plus bavards des compagnons: au point même, pour les meilleurs d’entre eux, d’être toujours prêts à dire et à redire tout ce qu’on voudrait qu’ils nous disent et même bien plus encore!

Les Constellations qui continuent de scintiller au firmament de nos nuits resteront encore longtemps les signes avant-coureurs de tout signe et de tout Sens comme de tout indispensable et réjouissant Non-sens…

L’impeccable et profond Silence qui n’aura donc cessé de nous attendre est dors et déjà bien plus ignorant et patient que nous ne le serons jamais

Bientôt plus proches de l’Universelle simplicité c’est de nos poches trouées ou déchirées que s’échapperont d’indispensables majuscules…

Face à l’Universel et vain bavardage qui ne cesse de proliférer les repères symboliques ou spirituels permettent de garder le silence sans risquer d’éprouver l’impression désagréable d’être mentalement comme envahi et privé de soi. De tels repères sont donc nécessaires et profitables mais, pour qui tente l’approche du Grand Vide sur lequel est appuyé ce même silence, il est indispensable de savoir quand et comment mettre à l’écart de tels repères

On ne partage jamais vraiment que ce qui continuera d’échapper aux entrelacs d’un Sens inextricablement mêlé aux leurres d’une signification lestée d’impitoyables étymologies!

A la racine de tant de récurrentes illusions le désir tenace et perpétuellement insatisfait d’être entièrement et parfaitement compris par l’autre et, en l’occurrence, bien mieux qu’on ne le sera jamais par soi-même

L’autre de l’autre labyrinthe habite et n’habite pas cette Présence qui, jusqu’au bout, continuera de nous traverser en nous échappant…

L’Utopie de la délibération Continuée, légitime et légitimante est bien que chacun puisse s’y exprimer et y être écouté à tout moment, en toute équité et dans la langue de son choix!

La mesure objectivée du temps que, constamment nous renvoient et à la seconde près une multitude d’écrans lumineux ou luminescents nous pousse irrésistiblement dans l’illusion d’une maîtrise de ce même temps. Cette illusion ne manque pas alors de nous masquer la richesse et la complexité d’une temporalité intérieure volontiers secrète et toujours suffisamment imprévisible et capricieuse

Que la quette de l’Ultime et bienveillante Sagesse soit aussi le partage d’une Question en attente de son ultime formulation…

En régime totalitaire ou despotique l’idéologie dominante est en général suffisamment affirmée, systématique et univoque pour être assez facilement identifiable non seulement vue de l’extérieur mais aussi par les premiers intéressés qui apprennent aussi et à leur dépend à quoi s’en tenir. En régime démocratique une idéologie n’en domine pas nécessairement moins, coïncidant alors avec l’idée même de sa propre disparition au profit d’une liberté dont chacun serait comme par nature le plus légitime et le plus avisé des propriétaires.

Qu’il est tentant de jouer avec les mots, sur les mots et même contre les mots et toujours dans l’espoir fou qu’ils finiront par prendre feu!

Au Seul, impossible et Grand Amour le privilège inouï de pouvoir indéfiniment différer l’échange, le partage et le secret des plus intimes caresses…

S’il existe, mais nous n’en saurons rien, le Dieu dont le nom ne pourrait qu’être imprononçable continuera sûrement encore longtemps et et toujours par pure Bonté à nous épargner tout contact ou échange direct avec Lui!

Rien au-delà de l’incommensurable Univers: ni le rien, ni le rien du Tout et encore moins le presque rien

Une virgule en plus, une en moins et c’est toute la phrase qui, d’un coup, gagne ou perd la capacité de venir résonner encore et encore jusque dans les recoins les plus éloignés d’une irremplaçable et toujours très secrète Cathédrale intérieure

La signification n’échappe à l’emprise de l’étymologie qu’en se livrant aux surprises et aux imprévus d’un Sens jamais quitte des espiègleries, pitreries et autres bouffonneries de son inséparable et joyeux Non-sens!

La quête de l’Ultime et bienveillante Sagesse n’en deviendra une elle-même qu’à la Seule condition de ne pas trop y croire

Il peut même arriver qu’il faille de toute urgence prêter main forte à nos propres ennemis et contre eux-mêmes de surcroît!

Aux sources du Grand Art, intarissable au Beau milieu d’un Vide aussi infiniment accueillant qu’éternellement indifférent la Danse du plus Grand et du plus Généreux des Hasards…

Ce qui peut sembler rebutant et demande à coup sûr de l’entraînement c’est que, pour mieux comprendre notre propre bêtise il est indispensable d’observer attentivement celle des autres tout en supposant que la notre n’est probablement pas très différente!

L’accumulation obstinée de n’importe quel savoir ne saurait augmenter mécaniquement notre propre bêtise, pas plus qu’elle ne saurait, tout aussi mécaniquement et tout aussi aveuglément nous permettre de la réduire ou de nous en éloigner…

Le Seul Nom possible d’un Dieu dont nous ne pourrions dire s’il existe ou pas est cette case Vide qui, circulant entre les langues, entre les mots comme entre les lettres de chacune d’entre elles y laisse constamment la trace d’une perpétuelle errance

Qu’est-ce qu’écrire sinon tenter de se faire entendre même et peut-être même surtout des sourds!

Le Vide est cette forme informe prise à chaque instant par le Néant pour accueillir autant que pour esquiver l’insaisissable et déroutante Danse du plus Grand et du plus Généreux des Hasards!

L’Esprit des majuscules circulera toujours avec autant d’aisance que de distinction entre une indispensable retenue dont l’excès pourrait tout de même conduire à sa complète disparition et une Générosité qui, privée de contrôle, ne pourrait qu’engendrer rapidement la plus regrettable banalisation.

La linéarité du message permet de démêler, d’étirer et d’accorder avec autant de précision que possible l’écheveau du sens, du son et de la signification pour que puisse y résonner enfin le chœur indéfiniment déplacé d’improbables raisons croisées à de subtiles et parfois grinçantes harmonies…

L’art de vivre et même de bien vivre ne saurait survivre longtemps sans l’accompagnement volontiers discret mais tout de même parfois fort démonstratif d’un art d’être méchant: au bon sens du terme, avec tact et bien évidemment toujours à bon escient!

Ce que nous appelons geste Originaire et Créateur aura bien été, dans l’impossible circularité de son Ouverture, bien plus que l’esquisse d’un tout premier pas de Danse…

La vie est un théâtre auquel les circonstances ont voulu que nous participions: non sans enthousiasme parfois mais sans jamais pouvoir bénéficier ni d’aucune doublure ni d’aucun joker

La Souveraineté du peuple ne se réalise jamais vraiment qu’à travers une Délibération qui lui donne à chaque instant l’occasion de s’incarner en tant que peuple de citoyens. La tâche première de cette Délibération continuée est donc bien de déterminer et de reconnaître à tout moment le cadre nécessaire lui permettant, en s’y soumettant, d’exister en tant que Délibération citoyenne…

Le Vide ne se montre ni moins généreux ni moins indifférent pour l’Accueil du temps qui vient que pour Celui d’un temps où ne cesse de s’abîmer l’Insaisissable de la Présence

Car il est sûr maintenant qu’aux jeux de l’Impossible et Grand Amour il est souvent bien difficile de distinguer entre qui fait l’esclave et qui le maître!

La Délibération continuée ne maintient sa propre légitimité que grâce à un cadre qui, lui-même, n’est légitime qu’à travers sa reconnaissance et sa constante mise en œuvre par cette même Délibération…

Il n’est jamais facile de démêler la pitié d’un mépris qui en prend parfois le masque ou inversement. De son côté l’admiration, qui ne va jamais sans un certain courage, ne craint ni la joie ni cette indéniable et légère fierté qui l’accompagne presque inévitablement…

Le modèle idéal du despotisme ne saurait parfaitement s’incarner. La forme despotique en effet ne se réalise qu’en s’éloignant de son modèle idéal, et ceci à mesure que le despote est obligé de s’appuyer sur des alliés, complices ou comparses pour s’assurer de son propre pouvoir. Le modèle d’une démocratie idéale ne saurait lui non plus s’incarner parfaitement. En se réalisant la forme démocratique ne peut que s’éloigner de son modèle idéal et ceci à mesure que le peuple Souverain se voit contraint d’accepter des orientations ou des décisions qui ne sont pas directement issues de la Délibération continue, légitime et légitimante. La force des intérêts particuliers trouve en effet immanquablement le moyen de contrer cet intérêt Commun qui, en principe, doit être reconnu, partagé et voulu par l’ensemble du peuple Souverain. Les dégradations respectives de ces deux modèle idéaux évoluant en sens contraire peuvent ainsi se rapprocher voire se rencontrer dans une zone d’ombre où la violence liée aux conflits entre différents groupes pourra s’étendre à l’ensemble de la société. Dans une telle situation violente et chaotique le retour brutal à la domination par une force despotique peu sembler plus probable que le retour mesuré à une forme restaurée ou renouvelée de démocratie et de Délibération.

Que les non encore nés soient encore et pour longtemps cette Réserve d’avenir d’une sensibilité que la nature n’aura donc cessé d’entretenir, d’élargir et d’enrichir en nous pour la prolonger jusqu’aux limites d’une Ultime, irréversible et très fertile dispersion…

Le roseau pensant, sûr de ses ancrages, se laissera-t-il toujours courber dans la même direction que celle vers laquelle, immanquablement, se tourne sa voisine la girouette grinçante?

Toute tentative de traduction implique une exigence qui ne peut que venir bousculer la langue de départ comme celle dite d’arrivée et ceci finit par concerner l’ensemble des éléments de normativité propres à celles-ci. Il s’agit en effet de ne s’en tenir ni au projet d’une traduction littérale ou littéralisante, ni à celui d’une absorption ou dilution de la langue de départ dans la langue dite d’arrivée mais bien d’engager et de réguler un double processus innovant. Ce double processus implique en effet qu’interagissent constamment entre elles la lecture du texte dans la langue de départ avec celle de sa traduction dans la langue d’arrivée notamment en ce sens que la lecture de ce qui est déjà traduit puisse, à mesure, venir désorienter et modifier celle de ce qui reste à traduire. Et c’est ainsi que l’esprit, toujours aussi imprévisible et capricieux, continue d’échapper à ses propres métamorphoses, juste au-dessus des lettres qui les sous-tendent.

Une décomposition analytique complète et mécanique ou mécanisable de l’infini, et ceci quel que soient le terrain adopté, la direction prise et les moyens mis en œuvre pour y parvenir risque bien de nous prendre encore un sacré bout de Temps!

Nous continuerons de puiser dans nos propres vertiges tout ce qui nous a déjà permis d’éclairer et de transformer ces forces obscures qui, en nous, pour nous et contre nous travaillent à notre propre fragmentation, à notre propre émiettement et à notre propres dispersions…

Éternité d’un Vide dont l’Omniprésence restera jusqu’au bout l’Accueil de tout

Ne cessant de tourner autour du Vide nous n’en dessinerons jamais que l’insaisissable Présence…

Comment expliquer l’origine de cette volonté humaine si répandue de se trouver un maître pour s’y soumettre sinon par une envie pressante de se débarrasser de l’enfant qui, en nous, continue ses jeux intrépides ou provocants?

Seul l’autre comme autre Sujet pour accueillir nos inévitables questions comme autant de réponses possibles à Celle qui pourrait bien ne jamais pouvoir être posée.

Les généalogies buissonnantes, toujours si complexes, sont bien plus riches et stimulantes que celles qui sacrifient systématiquement une moitié de la ligne d’Horizon à l’autre!

Cette part d’inspiration qui nous vient d’avoir pu côtoyer le Vide ou senti sa proximité est la Seule véritable source d’un inattendu qui guette au cœur indéfiniment déplacé de notre propre labyrinthe…

Traces éparses, Seule boussole à la mesure de nos errements…

Aux anciens jeux du cirque nul besoin de télécommande pour manifester l’envie de voir cruellement sacrifier ceux qu’on avait contraints de participer à de tels spectacles. De nos jours nombreux sont ceux qui viennent dans la joie s’offrir en spectacle au voyeurisme d’une foule de téléspectateurs anonymes.

La langue qu’il nous a été donné d’accueillir en l’habitant est la Seule grâce véritablement nécessaire et suffisante pour un Sujet dont l’Appel se trouve toujours déjà enfoui à la racine de chacune de ses questions…

La grammaire du je, si complémentaire de celle d’un tu qui n’est jamais bien loin, ne saurait être ni remplacée ni même simplement contournée par celle du point d’exclamation!

La disparition de l’être cher inaugure brutalement un irréversible silence dans le moment même où l’admiration qu’on lui porte résiste déjà bien au-delà de cette même disparition