
N’ayant pu qu’ouvrir des portes donnant chacune sur un espace vide et fermé ils décidèrent d’en choisir un pour s’y installer et, peu à peu, se convainquirent qu’ils y trouveraient tout ce qu’ils étaient venus chercher.
Nous pourrions appeler puissance du négatif ou négativité cette réserve latente qui, tant sur le plan de la matérialité signifiante du signe que sur celui, probablement plus souple et plus insaisissable de sa signification comme du Sens auquel celle-ci s’accroche, permet d’ouvrir sur de nouvelles possibilités d’expression à l’intérieur même de l’espace apparemment clos ou fermé de la phrase ou de l’aphorisme.
Il se pourrait bien que ce petit mot de Tout soit à lui tout seul et surtout par écrit l’aphorisme le plus parfait, l’aphorisme idéal, le comble de l’aphorisme, celui qu’on a toujours cherché sans forcément le savoir: léger, maniable et facilement transportable il ne s’accommode d’aucune ponctuation superflue… Sa signification se contenant elle-même, se comprenant elle-même et se contentant d’elle-même n’en absorbe pas moins l’infini dans le même temps que son Sens, totalement désorienté, se voit contraint de tourner et retourner indéfiniment sur lui-même.
Dans le domaine de l’écriture et tout particulièrement dans celui de l’écriture alphabétique une absence de ponctuation en fin de phrase fait directement place au blanc de la page comme signe d’un Vide qui, indéfiniment, accueille et continuera d’accueillir toute phrase comme toute marque, tout signe comme tout indice…
Le point, placé en bout de phrase comme un mur ou une clôture peut être rendu plus infranchissable encore en le surmontant du trait vertical de l’exclamation! Il est aussi possible de placer deux de ces mêmes points exactement l’un sur l’autre à l’intérieur d’une même phrase: pour focaliser l’attention du lecteur sur ce qui vient juste après. Revenons au point qu’on peut dire final car il est possible de le surmonter d’une sorte de boucle ou de crochet affirmant ou confirmant le caractère interrogatif de la phrase qui le précède: dans le meilleur des cas n’ouvre–il pas alors une voie pour toutes sortes de réponses possibles, des plus fantaisistes ou des plus hésitantes au plus sérieuses et sûres d’elles-mêmes? Enfin et pour en finir: une salve de trois points rapprochés en lieu et place su seul poins final permet assurément de terminer la phrase en la prolongeant par l’heureuse et très prometteuse perspective d’un nombre incalculable de nouvelles phrases possibles…
Chacune des innombrables coïncidences qui, à tout moment, peuvent se produire dans quelque lieu que ce soit de l’immense Univers est d’abord une rencontre, un évènement, un choc dans l’Espace-Temps dont il est souhaitable que l’énergie qui s’en dégage soit rapidement captée et orientée pour conduire bientôt à de nouvelles et très fructueuses coïncidences…
Et tout ça pour que l’Attente effaçant l’attente nous délivre enfin de toute promesse et de tout espoir comme de toute crainte et de tout regret
Serait-il possible de concevoir chaque phrase comme la matrice d’un nombre non négligeable de parcours mentaux ou spirituels possibles dont l’ensemble dessinerait la forme d’une vertigineuse et labyrinthique spirale?
Il arrive même et c’est heureux que le maître qui sait sache aussi comment se délivrer du maître qui sait tout en sachant qu’il ne saura jamais tout et le fasse savoir
De ce qui ne cesse d’advenir par l’effet constamment réactualisé du plus Grand et du plus Généreux des Hasards nous pouvons dire sans grand risque de nous tromper que c’est arrivé comme par miracle.
L’idéal serait de s’y préparer pendant suffisamment longtemps et avec une telle application et une telle minutie qu’à la force l’idée même de ce pour quoi on continue de se préparer finirait par nous échapper
Ce qui ne cesse de faire défaut dans l’infiniment petit est-il nécessairement moins grand que ce qui nous a toujours déjà échappé dans l’infiniment grand?
La Dispersion généreuse anticipe déjà les promesses du rassemblement qui vient tandis que la concentration, toujours à nouveau Souveraine, prolonge bientôt les attentes de l’étirement, , de l’émiettement ou de l’éparpillement…
Quel plissement dans la Présence qui, immédiatement, ne nous ouvre aux infinies perspectives de l’Attente, de la crainte ou du regret?
L’intelligence humaine qui tantôt se démène et s’obstine, prise dans les sombres galeries de son propre labyrinthe, et tantôt se soulève, se hisse et s’exalte en de très spirituelles et très folles arabesques est tout à la fois la conséquence et l’expression d’un irrémédiable et néanmoins très fructueux déséquilibre…
Ce que nous appelons synchronie est l’inaccessible d’une Présence dont les effets ne cessent de se faire sentir jusqu’aux extrémités les plus lointaines ou les plus subtiles d’innombrables et toujours très diachroniques arborescences.
Certains s’efforcent tant bien que mal de passer entre les mots comme d’autres s’efforcent de passer entre les gouttes: dans l’espoir un peu fou de ne pas se mouiller!
Le Dieu dont nous ne saurions parler ne serait-il pas comme la matrice en devenir, aléatoire et silencieuse de nos futurs égarements?
L’esprit de la Question a toujours su faire preuve de la plus grande souplesse à défaut de la plus grande discrétion, capable de se plier ou de se déplier lui-même, de se tordre aussi et en tous Sens, toujours prêt à changer instantanément de forme tout en restant parfaitement lui-même.
Décoïncider, certes, mais pour s’ouvrir à la possibilité de tant de nouvelles, imprévisibles et toujours si réjouissantes coïncidences!
L’irremplaçable et très imprévisible Danse du Hasard ne peut que coïncider à chaque instant et le plus parfaitement possible avec l’Accueil que ne cesse de lui réserver et ceci depuis la Nuit des temps l’Eternelle, Omniprésente et Généreuse Indifférence du Seul Grand Vide qui puisse véritablement compter
L’Origine ne pouvant que demeurer au conditionnel la Fin devra se contenter encore longtemps du futur antérieur
L’esprit de décoïncidence Seul pour ouvrir la pensée aux perspectives croisée de l’écart, du zigzague et de la bifurcation…
Dire du mal du méchant permet-il d’en attendre un quelconque bénéfice? Et en dire du bien sera-t-il plus profitable? C’est assurément avec la plus grande fermeté, mais souvent aussi en silence ou dans la plus grande discrétion, qu’il convient de s’opposer au Mal et à tous ceux qui s’en font les propagandistes ou les agents!
Et pourquoi ceux qui sont en quête de l’Ultime et bienveillante Sagesse seraient-ils les seuls à pouvoir prétendre en constituer un jour ne serait-ce qu’une ébauche, une esquisse ou simple préfiguration?
L’ensemble fini des ensembles finis de lettres propres à chacune des langues dites naturelles nous offre la perspective d’une infinité de combinaisons significatives possibles qui, de leur côté, ne cesserons de devoir s’accrocher aux différentes formes ou structures sonores ou graphiques susceptible de les soutenir, de les conserver ou de les actualiser…
Car c’est en faisant constamment preuve de la plus grande spontanéité que l’Acte Originaire et Créateur ne cesse de s’ouvrir et de nous ouvrir à la perspectives de ses propres, interminables et irréversibles métamorphoses…
L’esprit de décoïncidence est à l’art du décoincement ce que la perspective des ondoyantes effluves d’un parfum est à celle de l’emboitement mécanisé et prédictible des particules, atomes ou molécules qui le composent.
Rien n’interdit de penser que l’Acte Originaire et Créateur aurait pu, en son tout premier Commencement, coïncider avec un infime plissement, un imperceptible resserrement ou un léger étirement survenu à même l’Eternelle et très accueillante Présence du seul Grand Vide qui puisse véritablement compter
Serait-il possible et même au fond souhaitable d’empiler nos phrases en les serrant et en les coinçant les une contre les autres, à côté des autres ou sur les autres comme les anciens ont su le faire pour tant de pierres de tant de murs dits de pierres sèches?
Seuls les mots pour soigner comme pour accentuer les écartèlements de l’esprit…
L’Acte Originaire et Créateur n’a jamais cessé et ne cessera jamais de s’accomplir lui-même et dans le renouvellement de son inépuisable et irréversible Promesse…
L’étymologie Seule pour indiquer le chemin de ces imperceptibles failles, minuscules écarts et trop discrètes fissures par où le Sens peut enfin rejaillir, entrainant à sa suite toute une cohorte d’anciennes et valeureuses significations pour, aussitôt, les féconder avant de s’éclipser
Pourquoi aller là où déjà tu te trouves si ce n’est pour te surprendre toi-même?
L’Éternelle et Généreuse indifférence du Vide comme Seul Accueil possible à la hauteur d’un Univers aux innombrables et formidables expansions!
On peut bien inventer de nouvelles lettres, de nouveaux chiffres ou encore de nouvelles opérations ou de nouvelles significations inédites on ne le fera jamais sans la contributions d’anciens chiffres, d’anciennes lettres ou d’anciennes opérations mais avant tout celle de ces vocables grâce auxquels d’anciennes et précieuses significations remonteront le court de l’effacement ou de l’oubli
Illusion tenace de croire qu’on pourrait un jour être pris pour un Sauveur en s’évitant l’épreuve du supplice sous quelque forme que ce soit! Les Hommes n’adorent jamais personne si passionnément que celui ou celle qu’ils ont d’abord pu humilier et tourmenter avant de le détruire… L’adoration est ce tour de passe passe, ce génial retournement qui transforme comme par magie la honte ressentie et la torture morale de la faute en une jouissance volontiers collective et démonstrative à laquelle l’individu s’abandonne pour s’oublier en se perdant
L’une des plus précieuses vertus des Chefs-d’Oeuvres du Grand Art est de nous offrir la possibilité de nous tenir à loisir et toujours avec le même ravissement à bonne distance des illusions de notre propre profondeur…
Les larmes couleront encore longtemps là où la parole ne peut aller, n’y exprimant jamais mieux que dans le Silence de leur transparence liquide ce que cette parole n’aurait jamais pu ni chanter, ni hurler, ni simplement murmurer ou susurrer
Outre la crainte de devenir soi-même une victime persécutée l’un des facteurs permettant d’expliquer la redoutable efficacité d’un système totalitaire réside dans la possibilité qu’il offre à tout un chacun de pouvoir se sentir enfin proche de ses voisins. Chacun en effet, pensant partager avec les autres la même soumissions aux même idées ou à la même propagande pense pouvoir ainsi tomber d’accord avec eux et sans même avoir à le formuler pour savoir lequel d’entre eux il devient nécessaire et profitable de stigmatiser, de martyriser ou tout simplement de dénoncer.
Aphorismes ajourés, aphorismes brisés ou disloqués, aphorismes dispersés à la poursuite d’un Sens qui, toujours à nouveau, ne pourra que leur échapper
L’Unique et silencieuse Blancheur du Vide nous aura donc toujours déjà été donnée comme horizon possible, annonciateur et partagé d’une invraisemblable liberté
Lorsqu’une machine, ordinateur ou robot nous parle, répond à nos questions et finit par nous confier qui il aime est-il vraiment possible de lui faire confiance au point de croire qu’il croit à ce qu’il nous dit et que nous allons le croire?
Croire que l’autre croit précisément à ce à quoi on pense ne pas croire est un perpétuel défi pour une compréhension qui devrait toujours se tenir suffisamment au-delà des explications fournies par une pensée qui n’en finit pas de s’expliquer avec elle-même…
La répétition, la rumination ou le ressassement sont des chemins plutôt sûrs pour parvenir sans trop se fatiguer au véritable saut dans l’Inconnu
Aphorismes ajourés, aphorismes brisés ou disloqués, aphorismes dispersés pour laisser place à cette incommensurable Blancheur annonciatrice du Seul grand Vide qui les sous-tend, d’où ils proviennent et qui ne manquera jamais de finir par les absorber
Plusieurs phrases peuvent assurément entrer dans la composition d’un même aphorisme ou fragment mais toujours alors au risque de mettre en danger son unité ou sa compacité. Une partie de la solution ne passerait-elle pas alors par une réduction drastique des articulations ou jointures liant ces phrases entre elles, à commencer par tous ces effets d’éloquence, par toutes ces embellissements rhétoriques aussi creux qu’inutilement bavards?
L’Idée du Grand Vide, qu’on peut à bon droit qualifier de métaphysique, voire d’hyper-métaphysique n’a rien à attendre des sciences de la nature: ni pour argumenter sa réelle Présence, ni pour en écarter l’hypothèse hautement spéculative. Cette idée pourtant ne cesse d’apporter la possibilité d’un élargissement de l’horizon à ces mêmes sciences toutes résolument tendues vers la reconnaissance et l’exploration méthodique des limites, formes ou structures de leurs objets respectifs.
Lorsqu’on les découvre, de préférence à l’improviste, certaines majuscules habilement disposées provoquent aussitôt une irrésistible jouissance à l’origine de laquelle une discrète symétrie n’est pas toujours étrangère…
La lecture d’improbables best-sellers de non moins improbables auteurs-culte ayant peu à peu remplacé celle des Textes sacrés la fréquentation régulière et même ritualisée des librairies, bibliothèques et autres médiathèques a peu à peu remplacé celle, plus ritualisée encore, des Églises, Temples et autres lieux de culte, de recueillement et de prière…
Le Blanc de la page sur lequel les lettres écrites semblent flotter en bon ordre ne nous offre-t-il pas une possibilité Unique de nous laisser happer et absorber en même temps que nourri par ce Grand Vide dont un tel Blanc ne serait en l’occurrence qu’un représentant ou un ambassadeur particulièrement attaché et motivé?
La métaphore, substituant un signe linguistique à un autre pour en rendre la signification plus palpable, ouvre ainsi et en grand l’horizon de la phrase où elle a pris place sur le hors-cadre, le hors-champ, voire même le hors contexte des signes et des significations constitutifs propres à cette même phrase
L’Humanité semble avoir toujours manifesté un goût particulier pour la miniature, la miniaturisation. Elle a, par exemple, très tôt distinguée par la fabrication de jouets et de modèles réduits à offrir aux enfants où encore par celle de multiples figurines destinées à accompagner les morts, et tout particulièrement les morts illustres, dans un supposé voyage vers l’Ailleurs..? De nos jours c’est ce même goût de la miniaturisation qui s’est manifestement investi, pour ne pas dire engouffré, dans la possibilité de réduire à l’infini d’innombrables circuits imprimés électriques, électroniques ou quantiques! Le perfectionnement constant des applications qui en découlent a rendu possible la création de ces mondes virtuels grâce auxquels il est possible de continuer à jouer, à se faire la guerre et à ressusciter les morts…
Pour qu’une simple phrase puisse être considérée comme l’équivalent d’un bloc compact et fermé sur lui-même ne faudrait-il pas que l’enchaînement des signes qui la constituent puisse se refermer le plus exactement possible sur son propre commencement? Or si les signes du commencement et ceux de la fin peuvent être choisis à l’identique, leurs significations respectives ne peuvent ne pas subir, et ceci à chacune des lectures successives qui peuvent en être faites, une légère transformation, un léger décalage résultant de leurs places différenciées et comme différée dans le déroulement du texte. Une telle phrase ne nous offre-t-elle pas alors la possibilité, à travers un enchaînement approprié de lectures circulaires, de faire indéfiniment le tour d’un même et inaccessible centre ou noyau?
Dans un État fondé sur la Délibération continuée l’opposition à certaines décisions prises par cette même Délibération ou par ses représentants peut parfois, et chaque fois en fonction des circonstances, utiliser la force, en principe de façon non offensive, pour se faire entendre. Cet usage résistant de la force, prenant alors le nom de désobéissance civile, peut aller jusqu’à tenter de suspendre, au moins pour un temps, la mise en oeuvre de ces mêmes décisions. Ce qu’on appelle ici désobéissance civile doit alors être clairement distingué et même opposé au projet et à l’action terroristes. Ce projet en effet consiste à vouloir utiliser la violence extrême en prenant délibérément pour cibles des êtres humains choisis arbitrairement et dans le seul but de détruire tout autant l’État que la Délibération en le légitimant. Un État despotique ou totalitaire, de son côté, qualifiera de terroriste toute tentative de résister en dénonçant, même de façon non violente, la propagande grâce à laquelle il s’efforce de légitimer l’exercice de sa domination et l’usage répressif de la violence qui en résulte.
Aphorismes dispersés comme les cailloux du Petit Poucet? Assurément s’ils nous permettaient d’y reconnaître le sens d’un chemin à suivre, ou à ne pas suivre, dans un sens ou dans un autre…
La grammaire nous donne à connaître les règles de construction de la phrase. Il semble judicieux, s’en servant pour construire la phrase la plus juste, de laisser ces règles suffisamment apparentes, évitant de les masquer sous d’inutiles ornements rhétoriques.
Est-il bien raisonnable de vouloir distinguer la phrase et le récit, pour les opposer, quand nombre de phrases sont déjà des récits en puissance, des récits en herbe voire des récits en miniature?
Certaines phrases sont taillées à la serpe et d’autres architecturées comme des palais! Beaucoup tiennent du logement fonctionnel quand d’autres s’apparentent à de simples cabanes ou abris à moins qu’elles ne soient, mais c’est plus rare, de véritables cavernes…
La Nature est tout à la fois la Source et l’objet d’un émerveillement qui continuera encore longtemps d’inspirer les élans de nos acrobaties les plus folles et les plus secrètes
Que le blanc de la page soit tout autant l’Accueil que l’amorce de toujours nouvelles et parfois aussi très vertigineuses acrobaties mentales ou spirituelles!
Les significations qui se croisent et se recroisent, se traversent et se superposent à l’intérieur de n’importe quel phrase sont toujours aussi la Source d’un Ouverture constamment maintenue sur le hors-sol, le hors-cadre ou le hors-champ de ces mêmes, tournoyantes et très volages significations…
Si on observe à l’œil nu, de suffisamment près et avec suffisamment d’attention n’importe quel rocher ou bloc de pierre on y descellera toujours d’infimes lézardes, minuscules failles ou fissures annonçant déjà la perspective de prochaines brisures, futurs éclatements et autres morcellements à venir…
L’intérêt Général est bien cette part du Bien commun existant ou à venir toujours à nouveau mesurable, calculable et susceptible d’être réparti le plus équitablement possible. Le Bien commun dans son ensemble comporte donc, outre cet intérêt Général, tout autre bien reconnu comme commun mais dont la reconnaissance et l’évaluation impliquent la mise en oeuvre d’un incontournable subjectivité. Cette mise en oeuvre implique donc une négociation prenant naturellement place dans la Délibération continuée, légitime et légitimante. Ainsi en est-il, par exemple, de tout bien lié à une dimension de loisir et notamment de tout bien relevant d’une contemplation intellectuelle ou spirituelle. Un paysage en effet, supposé naturel ou pas, et dont on voudrait, à un moment de son évolution, protéger l’intégrité peut donc faire l’objet d’une négociation tenant la balance entre, d’une part, différents éléments subjectifs impliqués dans son évaluation et, d’autre part, un intérêt Général objectivable, mesurable, calculable et pouvant impliquer une transformation réglée de ce même paysage.
L’accès au pouvoir donne immédiatement celui de l’augmenter et parmi tous les moyens dont le pouvoir dispose pour cette augmentation la possibilité de diffuser ou de retenir, de déformer ou de manipuler l’information en est un des plus répandu et des plus efficace. En régime despotique ou dictatorial c’est la rétention, la déformations ou la manipulation de l’information qui sont au premier plan, par le biais d’une censure et d’une propagande omniprésentes. En régime démocratique c’est la possibilité d’un accès de chacun à des informations fiables qui constitue le principe. Dans cette perspective d’ouverture ce sont les médias qui, quelles que soient leurs formes, sont amener à jouer un rôle majeur mais toujours dans le respect des lois qui posent de légitimes limites tant aux investigations nécessaires à l’obtention de ces informations qu’au projet de leur diffusion au plus grand nombre…
Arrogante ou non, magnifiquement ou non, la majuscule qui débute Chaque phrase est peut-être bien d’abord et surtout un signe amicalement adressé à l’intention de toutes ces autres phrases qui l’ont déjà précédée, auraient pu la précéder voire même l’anticiper
La métonymie, fondée sur la substitution d’un signe à un autre et jouant d’une contiguïté observée entre leurs objets ou référents respectifs, introduit dans l’univers linguistique et sémantique de prime abord très limité de la phrase une perspective sur son propre sous-sol, ses propres sous-terrains ou ses propres à-côtés…
Certaines Majuscules semblent ne pouvoir échapper à une sorte de timidité native qui leur donne immanquablement l’air de vouloir rester en retrait tandis que d’autres, à l’évidence beaucoup plus fières et conquérantes, arborent immédiatement un air de suffisance et de Victoire!
La Colère authentique, tout comme la rage qui l’accompagne sont un don précieux qu’il ne convient ni de gaspiller ni de laisser se gâter même s’il semble provenir d’une inépuisable réserve. N’arrive-t-il pas en effet que cette Colère et cette rage se laissent séduire et aveugler par une méchanceté qui tente alors de de les rabaisser en les tournant vers des objets de haine ou de ressentiment? Cette Colère pourtant de donne jamais la pleine mesure d’elle-même que lorsque l’Occasion lui est donnée de brandir ses anathèmes furieux face à l’éternelle et Omniprésente indifférence du Grand Vide
Et pourquoi toute citation bien choisie d’un auteur ancien ou moderne ne pourrait-elle être transformée d’un coup et comme par magie en un aphorisme ready-made?
L’Éternelle Omniprésence du Vide Seule pour donner comme pour retirer son Sens à la dispersion qui vient…
La totalité de la matière constitutive d’un Univers fini quelconque se dispersant indéfiniment dans le Vide d’un Espace infini. tendra immanquablement à produire un Univers Vide ou nul et ceci quelles que soient les conditions de départ. L’ensemble de la matière constitutive du même Univers fini se concentrant indéfiniment en un point de ses points quelconques et infiniment réduits tendra immanquablement à réaliser un Univers tout aussi Vide ou nul et ceci quelles que soient les conditions de départ.
Il y a en chacun de nous un gredin et un gentil qui sommeillent côte à côte, un avare et un généreux qui palabrent et marchandent indéfiniment, une canaille prête à toutes les fourberies et un philanthrope idéaliste, un affreux tortionnaire en herbe et un saint en puissance, un lâche prêt à toutes les compromissions et un héro d’autant plus admirable qu’il sait ne pas l’être autant qu’on croit qu’il l’est…
N’oublions pas que l’esprit des majuscules prend sa source à deux pas sinon même à deux doigts de Celle d’un esprit esprit d’insolence qui est aussi celui de l’irrévérence ou de l’impertinence!
Car c’est dans l’évidence verticale du Grand Amour que nous partagerons encore longtemps l’exquise et interminable tangente de tant de caresses croisées, de tant de caresses entrecroisées, de tant de caresses entrelacées…
Dans la cabane où nous mettons volontiers à l’abri les élans de notre fantaisie il y aura toujours une petite place où trouver, bien rangée, bien pliée, l’indispensable, très souple et et très légère tente du bonheur
Le Seul Grand Vide concevable est aussi pour nous le comble de l’Idée: l’Idée la plus pure, la plus immatérielle et la plus Vide
Les menhirs et autres monolithes victorieusement dressés par nos lointains ancêtres furent au Ciel ce que les abris, grottes et autres cavernes magnifiquement ornées sont encore au Centre de la Terre
Et l’équilibre introuvable d’hésiter indéfiniment entre attirance et opposition, d’osciller indéfiniment entre aversion et complémentarité…
Et si les si discrètes virgules étaient aussi un moyen d’alléger la phrase en économisant sur les mots?
L’imprévisible et si généreuse Intuition qui parfois nous visite est bien à chaque fois la saisie d’une synchronicité dont le discours, bientôt, dépliera tout en les prolongeant les multiples traces… La pensée peut assurément attribuer cette synchronicité à l’objet dont elle s’efforce d’explorer les multiples caractéristiques, elle peut aussi la reconnaître comme sa propre synchronicité toujours à nouveau à l’œuvre dans cette même exploration…
Qu’est-ce donc que le Vide sinon le Seul et toujours aussi insaisissable Accueil à la hauteur de tout ce qui n’y est déjà plu comme de tout ce qui n’y est pas encore et n’y sera peut-être jamais
L’humanité, animée depuis le tout début d’une insatiable curiosité, continue de braquer d’étincelantes antennes vers la Chose admirable dont elles recueillent à chaque instant les données nécessaires pour en tirer une multitude de représentations chiffrées. Et pendant ce temps la Chose, ne pouvant que rester cachée derrière ces innombrables chiffres et représentations, n’aura de cesse de se glisser jusqu’à l’extrême pointe de ces mêmes et toujours très étincelantes antennes…
Rien de tel que le silence de la lecture pour ressusciter l’écrit, le croisant et le recroisant avec celui d’anciennes et parfois très intimes ou très secrètes paroles
Beaucoup de ceux qui se retrouvent à mendier se donnent une explication, une excuse voire même une consolation dans le souvenir d’un malheur qu’ils peuvent effectivement avoir subi; peu l’assument comme un destin tout autant que comme un choix. Et c’est alors à nous d’être à notre place en répondant de notre propre destin et de nos propres choix.
Les différentes théories du complot, des plus farfelus ou délirantes aux mieux étayées ne présentent-elles pas, considérées dans leur ensemble, comme l’image inversée, fragmentée et bien évidemment désacralisée de l’ancienne croyance en une Toute-puissance divine, Providentielle et bienveillante?
Tant que le silence ne signifie que l’absence de toute réponse il reste infiniment moins effrayant que celui qui aurait annulé d’un coup la possibilité même de toute question
Le Silence de l’écrit nous attend, indéchiffrable messager de tant de paroles perdues, de tant de paroles effacées, de tant de paroles oubliées…
Le Seul vrai grand Vide qui puisse se montrer à la hauteur de l’Incommensurable Univers n’est en aucune façon séparable d’un Silence qui, aussi infiniment généreux qu’éternellement Indifférent, se tient et se tiendra toujours suffisamment au-delà de toutes les possibilités du Sens comme de celles, au moins aussi nombreuses, d’un inséparable et joyeux Non-sens!
Se pourrait-il que le Nom du Dieu qui se serait effacé Lui-même se soit malgré tout maintenu caché dans l’Impossible logé au cœur même de ces langues accrochées aux racines de chaque culture au point de s’y confondre et dont nous ne cessons, les explorant, de découvrir les possibilités les plus inattendues?