
(326)Suffirait-il vraiment, pour se libérer des chagrins de l’enfance, de les écrire à l’encre sympathique, les yeux fermés et sur des feuilles si bleues qu’ils finiraient par se confondre avec celui du Ciel au-dessus de nos têtes?
(327)Les ruses ou les feintes tout autant que les masques, déguisements et autres merveilleux camouflages seront toujours de précieux antidotes très judicieusement et très généreusement mises à notre disposition pour nous permettre de soulager un temps nos esprits malades de l’authenticité…
(328)Nous ayant fait don d’une méchanceté aussi aveugle et aveuglante que sombre et définitivement calculatrice le plus Grand et le plus Généreux des Hasards ne nous en a que plus énergiquement lancés à la poursuite de notre propre bonté!
(329)Dans l’acceptation de ses trop évidentes limites notre si fragile et si précieuse conscience ne tiendrait-elle pas l’occasion d’un succès bien plus sûr et durable qu’à faire insolemment parade d’un savoir aussi relatif et provisoire qu’inévitablement trompeur?
(330)L’increvable illusion du libre arbitre est bien ce formidable tour de passe-passe conçu tout exprès par l’esprit pour s’éviter le très fâcheux désagrément de se voir lui-même livré aux incessants caprices d’une Originaire, imprévisible et très perturbante Contingence aux multiples Visages…
(331)Nos inévitables douleurs ne constituent pas seulement une incomparable motivation pour tous les plaisirs qui nous attendent mais aussi et même surtout un indispensable entraînement pour toutes celles qui ne manqueront pas de suivre
(332)Chacune de ces grottes ou cavernes dont nous admirons maintenant les magnifiques ornements n’étaient-elles pas et depuis le tout début déjà prêtes pour que leur soient un jour confiées les fascinantes prémices d’interminables interrogations?
(333)L’aura du sédentaire fascine comme une trace encore rougeoyante des anciens feux, celle du nomade comme le signe des matins à venir, Seule celle l’errance de l’errant pour célébrer enfin l’éclat d’une insaisissable Présence
(334)L’imprévisible, Originaire et très généreuse Contingence qui nous entoure, nous habite et nous emporte n’aura donc cessé de se déplacer, se projetant elle_même en d’innombrables métamorphoses, d’un insaisissable Centre aux quatre coins de l’Horizon et jusqu’aux Ultimes confins d’un Univers aux formidables expansions…
(335)Prenons garde que la compagnie des animaux ne nous inspire plus l’orgueil et la suffisance qu’une très reconnaissante et très salutaire humilité.
(336)Sans une heureuse et fertile multiplicité de différences pas d’Union ni de rassemblements possibles; sans l’heureuse et bienfaisante unité du Même pas plus de divisions ni de différenciations ni possibles ni seulement concevables!
(337)Certains souvenirs dont les traces se sont maintenues vivantes et cachées au plus profond d’un inextricable et foisonnant réseau de neurones enchevêtrés continueront encore longtemps de nous poursuivre, marionnettes inquiétantes ou grotesques surgissant à l’improviste pour disparaître aussitôt aux détours d’une des innombrables galeries de notre indispensable et double labyrinthe à Ciel Ouvert et à Claire Voie…
(338)L’Ouverture sur l’Horizon n’est rien sinon la possibilité d’y tracer d’innombrables perspective qui, se croisant et se recroisant à l’infini ne pourront que nous projeter d’un coup jusqu’Au-delà de tous les possibles de ce même et indispensable Horizon
(339)L’inévitable et périodique disparition du Sens, suivie chaque fois de l’inévitable et tout aussi périodique réapparition d’un incontournable et réjouissant Non-sens ne peut que nous encourager à maintenir le Cap sur une Ultime, insaisissable et néanmoins très bienveillante Sagesse.
(340)Il aura fallu que l’Homme se croit libre pour découvrir les lois qui le détermine, il aura fallu qu’il se croit au Centre pour en découvrir l’évaporation, il aura surtout fallu qu’il se croit le but pour se sentir enfin libre des autres et de lui-même!

(341)Heureux ceux qui, décidés à mettre de nouveau le Cap sur une Ultime et bienveillante Sagesse commenceront par regarder à l’intérieur d’eux-mêmes car ils finiront toujours par y découvrir un enfant joueur, imprévisible et follement capricieux
(342)Certains estiment valoir très largement l’admiration qu’ils ne douteront jamais de pouvoir provoquer tandis que d’autres, probablement un peu moins nombreux n’auront de cesse de s’abaisser à leurs propres yeux comme à ceux des autres: combien pour se juger eux-mêmes selon la juste mesure d’un véritable mérite?
(343)Peut-il espérer pouvoir goûter un jour à la vraie saveur d’une Ultime et bienveillante Sagesse celui qui n’a pas même une fois eut envie de chatouiller les pieds du Bouddha?
(344)Rien de plus, rien d’autre, rien mieux que de parcourir, tantôt tâtonnant et tantôt virevoltant l’une ou l’autre des innombrables galeries de notre labyrinthe pour faire de la dispersion qui vient l’heureux Horizon d’un inachèvement prémédité…
(345)C’est en répondant avec empressement à l’attente de ceux qui se cherchent un maître qu’on en deviendra immanquablement le plus dévoué des serviteurs.
(346)Notre souci de l’exactitude est tel qu’il nous sera toujours impossible de déterminer à l’avance la place qu’il occupera bientôt au sein d’un inextricable réseau de neurones enchevêtrés…
(347)Qu’il pleuve, neige ou fasse grand Soleil n’importe quelle petite promenade au grand air nous permettra toujours de retrouver pour un moment l’illusion bienfaisante de maîtriser l’écoulement du temps.
(348)L’Originaire et très Énergique Générosité du plus Grand et du plus Capricieux des Hasards est infiniment plus riche, féconde et convaincante que cette aveugle et aveuglante Nécessité qui, depuis le tout début, n’aura cessé d’y accrocher et sans même y penser les avares mécanismes de ses sombres automates.
(349)A l’origine d’une très sombre et très fidèle méchanceté il y a toujours un très ancien, très sournois et très coriace désir de se venger qui, plongeant ses racines jusque dans les premières humiliations de l’enfance, n’aura cessé du lui suggérer tout bas les plus troubles manigances et les plus noirs desseins!
(350)Et les gardiens de la nuit de s’endormir la tête pleine des rêves du guetteur…