LAMPES DE POCHE

(582)Surveillons sans faiblir notre méchanceté nous constituons assurément déjà pour elle un gibier de choix: particulièrement accessible et fort appétissant!

(583)Le Don de nomination aura immédiatement été celui d’une infinité de distinctions et de séparations, de comparaisons et de classements, de ségrégations et autres discriminations possibles…

(584)Car c’est aussi et peut-être même surtout dans le Don de son propre effacement que notre inestimable bonté offre une réponse à la hauteur de l’Originaire, imprévisible et capricieuse Générosité du plus Grand des Hasards.

(585Ce n’est surement pas en se contentant de suivre les indications laissées par d’autres qu’on découvrira la Clé d’un labyrinthe qui ne nous intrigue et ne nous fascine que pour mieux nous égarer

(586)Une Seule, imprévisible et inépuisable Danse n’aura donc cessé d’unir puis de désunir, de nouer puis de dénouer, d’emmêler puis de démêler l’éternelle et Omniprésente Indifférence du Vide avec l’énergique et indomptable Générosité du plus Grand des Hasards!

(587)Ce qui ne manquera pas d’échapper à la fin serait-il déjà si différent de ce qui manquait au Commencement?

(588)Que la vie ne nous abandonne que pour que se poursuive la dispersion prometteuse!

(589)Les affiches lumineuses qui clignotent nuit et jour aux frontons de ces gigantesques entrepôts débordant de marchandises offertes à notre insatiable convoitise peuvent-elles annoncer autre chose que la récupération calculée de notre Sens du merveilleux?

(590)Du Seul point de vue d’une insaisissable et Omniprésente Présence du Présent dans le Temps l’oubli le plus involontaire et le moins calculé est dors et déjà tout aussi généreux que l’ensemble de toutes nos promesses passées, présentes et à venir…

(591)Indéchiffrable messager de tant de paroles à venir, insaisissable écho de tant de paroles égarées ou perdues, imprévisible et déroutante Générosité de notre indispensable et double labyrinthe d’écriture à Ciel Ouvert et à Claire Voie

(592)On pourra se considérer comme véritablement Bon le jour où l’on sera enfin devenu sincèrement reconnaissant pour l’irremplaçable Don d’une très sombre, très sournoise et très fidèle méchanceté!

(593)Errance est aussi le nom d’un irremplaçable et généreux vagabondage à la belle étoile, à temps perdu et à bâtons rompus!

(594)Car ce n’est qu’en rêvant à d’impossibles étoiles qu’on pourra enfin relever et non sans succès le défi que nous ont lancé depuis déjà bien longtemps toutes celles qui ne sont pas encore nées

(595)Ne faut-il donc chercher que dans l’inextricable réseau de nos neurones enchevêtrés l’attache ou le nœud, le lien mais aussi le passage entre notre labyrinthe extérieur et celui qui, au plus profond de chacune de nos nuits nous livre paupières closes à l’interminable carrousel de tant de rêves éblouis?

(596)Innombrables sont les phrases qui n’auraient as même pu être conçues sans les images du Paradis ou de l’age d’Or…

(597)Le véritable art de vivre n’est-il pas d’abord et avant tout de savoir saisir au vol et si possible bien sûr au bon moment un petit bout de cette incomparable Chance dont les fragments éparpillés nous ont depuis longtemps déjà été généreusement accordés?

(598)L’écriture Seule pour doter le Silence d’une profondeur au moins égale à celle des plus inaccessibles fosses marines

(599)Peut-on sérieusement croire qu’il puisse y avoir d’autres issues que de donner sa langue au chat?

(600)Le sens de l’Errance ne cesse d’accompagner et d’encourager l’errance d’un sens qui, d’ailleurs le lui rend bien!

(601)Car ce n’est qu’en jouant avec un maximum d’adresse avec les très séduisantes et très excitantes illusions du libre arbitre qu’on pourra enfin faire véritablement face à ce qui, en nous, conserve le goût des cendres froides

(602)Ne prions jamais que pour les divines Surprises du plus Grand et du plus généreux des Hasards…

(603)Les si vertigineuses et si transparentes architectures des mathématiques offrent immanquablement à ceux qui ont su les inventer et les faire fructifier l’illusion formidablement excitante de pouvoir jouer en toute innocence avec les signes d’un infini qui, pour autant, n’aura cessé et ne cessera de les absorber

(604)Chaque nuit que chacun de nos rêves soit un nouveau Cheval de Troie dans la Nuit de l’esprit!

(605)L’art du raté, du ratage ou de la rature n’est-il pas devenu et depuis fort longtemps déjà l’art le plus novateur et le plus chic, bref l’art le plus complètement et le plus résolument dernier cri?

(606)Le Seul vrai nom de l’Ouverture ne s’écrit bien qu’entre les lignes…