(1343)La Générosité du Tout Premier Don est d’autant plus convaincante, d’autant plus séduisante ou attirante qu’elle continue de se loger toute entière dans chacune de nos audacieuses promesses.
(1344)L’Esprit Seul pour s’autoriser enfin, pour s’autoriser surtout de fugitifs et délicieux moments d’apesanteurs
(1345)L’imprévisible du plus Grand et du plus Généreux des Hasards est donc bien toujours déjà logé au cœur même de cette énergique impatience qui, encore et toujours, nous précipite tournant et tournoyant au-dessus d’un Vide aussi infiniment accueillant qu’éternellement Indifférent
(1346)Sur quoi pourrions-nous donc compter face à la dispersion annoncée sinon sur l’heureuse fécondité d’une énergie et d’une inspiration toujours déjà logée au cœur indéfiniment déplacé de ce même et inévitable inachèvement?
(1347)Tout maître se réclamant ou se prévalant du plus Grand et du plus Généreux des Hasards devra se contenter de n’en être qu’un écho savamment orchestré!
(1348)Nos Lampes de Poche n’éclaireront jamais mieux ni plus durablement qu’aux yeux de ceux qui auront su les fermer aux Seuls vrais et bons moments…
(1349)Le retour obstiné de l’inachèvement n’aura donc cessé de nous exposer à l’imprévisible de nos traces
(1350)L’envie cruelle de faire souffrir les autres pour jouir du spectacle de cette souffrance n’a peut-être pas d’autre cause qu’une douleur secrète, insupportable et persistante venue directement d’anciennes et toujours vives blessures d’amour propre!
(1351)Notre expérience inachevée de l’inachèvement est bien celle d’un inconcevable et double labyrinthe dont les innombrables carrefours, bifurcations et autres croisements ne reconduiront jamais qu’à de nouveaux carrefours, croisements et autres bifurcations…
(1352)La Seule vraie et grande Générosité qui vaille n’aime rien tant que de s’éloigner dans le Silence de son propre effacement
(1353)Car il est sûr qu’en prenant suffisamment de recul l’incontestable et bienheureuse Générosité du Pardon finira par se confondre avec Celle de l’Oubli le plus profond
(1354)Appelons maladie du bonheur cette crainte qui déjà nous fige dans l’attente des trop convaincantes possibilité de la catastrophe!

(1355)La Générosité qui, volontiers, nous pousse à nous écarter voire à nous effacer est bien la même qui, en de certaines circonstances parfois pressantes, nous pousse à nous rebeller ou à nous insurger de la façon la plus la plus décidée, la plus véhémente et la plus radicale!
(1356)La nostalgie par anticipation ne serait-elle pas une expérience déjà convaincante de l’impossible saisie de l’Éternité dans le temps?
(1357)De nombreux nouveaux mystères résolus résolus et de nombreux énigmes dissipés tandis que continueront de nous emporter, nous secouant et nous éparpillant comme feuilles au vent l’indéchiffrable et furieuse Danse du plus Grand et du plus Généreux des Hasards!
(1358)L’art de se taire ou, à défaut, d’en dire le moins possible n’est-il pas l’une des plus subtiles et délicates facettes d’un art aussi généreux qu’indispensable de se préparer au Silence de l’Ultime et bienveillante Sagesse!
(1359)L’Un ne saurait donner meilleure preuve de son incommensurable Générosité que d’avoir immédiatement accepté et avec Joie la compagnie d’un très réjouissant et déroutant jaillissement d’incalculables différences, imprévisibles distorsions et inconcevables dissonances.
(1360)Combien nombreux ceux qui, à défaut d’avoir eu le dernier mot testent persuadés d’en détenir la clé; tout aussi nombreux ceux qui, voyant que cette clé continue de leur échapper, se persuadent d’avoir eu le dernier mot!
(1361)L’insaisissable de l’instant reste à tout moment la trace la plus sûre et convaincante d’une impossible Présence de l’Éternité dans le Temps
(1362)La conscience aigüe du caractère hautement inéluctable de la dispersion annoncée ne peut que rendre notre jeu toujours plus libre, toujours plus audacieux et finalement peut-être bien aussi toujours plus chanceux!
(1363)Pour qui se met résolument en quête de l’Ultime et bienveillante Sagesse il ne saurait y avoir de Maître qui ne le soit aussi et peut-être même surtout de la ruse, de la feinte ou de la dissimulation.
(1364)Si chaque lecture est bien comme une écriture du regard alors, de son côté, l’écriture ne serait-elle pas, chaque fois, comme une lecture de la main ou à la main, une lecture du bout de chaque doigt?
(1365)Mais pourquoi la Nuit sans fard serait-elle moins aveuglante que l’incandescence du Grand Jour?