(908)L’enfant qui apprend à écrire sait-il bien ce qu’il fait? Imagine-t-il déjà s’élancer un jour à la poursuite de l’Ultime et insaisissable Vérité?
(909)Pour continuer à lancer avec enthousiasme son filet aux mailles toujours plus acérées la techno-science moderne à tout autant besoin des horizons fantaisistes du mythe qu’un poisson de l’eau qui l’entoure et où il évolue, dispersant ici ou là sa prolifique semence…
(910)On ne saurait briguer les faveurs de l’impossible et Grand Amour qu’au Seul risque de ne rencontrer que la très imprévisible et très inconséquente Générosité du plus Grand des Hasards!
(911)Ce n’est qu’en nous saisissant dans l’Ouverture sur l’au-delà de tous les possibles de l’Horizon que nous nous saisirons nous-mêmes dans le mouvement même qui nous en dessaisira
(912)La plus Grande des folies du l’Ultime et bienveillante Sagesse n’est-elle pas de s’être immédiatement décidée à rester jusqu’au bout à l’écoute des rêves, des caprices et des fantaisies de l’enfant aux cheveux blancs?
(913)Impossible de ne pas considérer n’importe quel mot ou presque pris dans n’importe quelle langue dite naturelle comme le commencement possible d’un nombre incalculable de ces univers linguistiques, sémantiques et musicaux dont chacune de ces langues constitue bel et bien une inépuisable matrice…
(914)Nous pouvons bien tenter de rassembler et de lier ensemble deux, trois, dix mille labyrinthes dans l’idée généreuse d’en faire un magnifique bouquet jamais nous ne pourrons les fondre en un Seul, Unique et monumental Labyrinthe à Ciel Ouvert et à Claire Voie.
(915)Il est au fond très encourageant de pouvoir se dire qu’au-delà de la ligne d’un Horizon qui ne cesse de se déplacer en ayant l’air de reculer d’innombrables possibilités se tiennent en réserve, toutes toujours déjà fin prêtes et bien au-delà de tout calcul et de toute préméditation
(916)Soumise à une série de tests significatifs la tente du bonheur s’est montrée décidément très pratique: aussi facile à monter qu’à démonter en toutes circonstances, même en solo, et même les yeux fermés.

(917)Jusqu’à preuve du contraire rien mieux que l’attente du rien pour n’attendre que le meilleur et jusqu’à l’inespéré!
(918)Les hommes peuvent bien se flatter d’avoir inventé le langage il n’en reste pas moins que, dans la mesure où ils en sont venus à l’habiter autant qu’à être habité par lui, c’est bien ce même langage qui ne cesse de les transformer ou de les déformer en les informant pour les projeter encore et encore vers l’imprévisible de leurs propres métamorphoses…
(919)De l’autre qu’on croit aimer n’aimons-nous pas surtout ce qu’on ne peut s’empêcher d’espérer qu’il puisse nous dire un jour et d’abord sur nous!
(920)Mentale, spirituelle ou géographique l’errance ne saurait véritablement se reconnaître et se comprendre elle-même que dans l’ignorance de son Centre autant que de sa périphérie!
(921)L’Originaire et très inconséquente Générosité du plus Grand des Hasards aurait-elle pu s’accomplir autrement et mieux que dans l’irréversible et pure Spontanéité d’une Création qui n’en finit pas de se prolonger bien au-delà de tout calcul et de toute préméditation?
(922)Dans une vie où chacun n’a pas d’autre choix que d’exécuter sa propre partition combien de véritables mélomanes, combien de véritables interprètes, combien d’oreilles véritablement musicales?
(923)La danse invisible et tourbillonnante de ces innombrables et microscopiques particules qui ne nous entourent , ne nous traversent et ne nous emportent que pour mieux nous consumer en nous dispersant n’est pas prête de s’arrêter: pas même après la disparition d’un Ultime et très mélancolique spectateur
(924)Le langage n’engendre-t-il pas toujours très subtilement mais aussi très surement chez celui qui s’en sert l’illusion formidablement excitante qu’il pourra bientôt maîtriser en le déchiffrant l’ensemble de tout ce dont ce même langage ne constituera jamais au fond qu’un infime et toujours très énigmatique fragment?
(925)L’irrésistible puissance d’attraction et de séduction de l’Impossible et Grand Amour ne saurait s’exercer pleinement qu’à la condition que soient respectées les règles d’un jeu qu’il nous appartient de réinventer sans cesse avec autant d’audace que d’imagination…
(926)Car c’est bien sûr aussi dans l’interminable mugissement d’innombrables vagues venues mourir sur le sable des plages que nous croirons encore pouvoir venir noyer une très sombre, très précieuse et bien sûr aussi très coriace méchanceté.
A suivre…