(779)Quelles que soient leurs dimensions et les matériaux employés, qu’ils demeurent immobiles ou s’échappent en dansant les chefs-d’œuvre du Grand Art ne cessent de célébrer pour nous cet immense Univers aux innombrables métamorphoses dont nous resterons jusqu’au bout les témoins effarés, les témoins éblouis, les témoins stupéfaits!
(780)On peut continuer à s’interroger sans fin sur l’insaisissable et éternelle Omniprésence du Grand Vide celle-ci n’en restera pas moins la Seule, Originaire et indispensable condition d’Accueil de l’insondable, imprévisible et inépuisable Générosité du plus Grand des Hasards
(781)Tous les progrès de la science ne pourront empêcher que le Monde humainement connaissable ne puisse constituer, eut égard à l’incommensurable Univers, comme l’équivalent d’une goutte d’eau bientôt absorbée puis diluée ou fondue au sein d’un gigantesque et formidable Océan de rayonnements et de particules en perpétuelle agitation…
(782)C’est en nous élançant toujours à nouveau et toujours à nouveau les yeux fermés vers les imprévisibles bifurcations de notre imprévisible et double labyrinthe à Ciel Ouvert et à Claire Voie que nous nous exposons le plus sûrement à de toujours nouvelles, toujours fécondes et toujours aussi étourdissantes désorientation.
(783)Serait-il donc si fantaisiste d’imaginer que l’Univers ait déjà pris la forme d’un immense et lumineux papillons?
(784)La technique de la mise entre parenthèses est une invention particulièrement astucieuse et fort élégante permettant à l’auteur d’apparaître puis de disparaître aussitôt en ne laissant jamais qu’un minimum de traces à l’intérieur de son indispensable et double labyrinthe d’écriture à Ciel Ouvert et à Claire Voie…
(785)Pour continuer à exécuter ses habituelles et parfois fort périlleuses acrobaties l’esprit, toujours aussi imprévisible et capricieux, est tout de même beaucoup plus à l’aise dans les marges effervescentes d’une démocratie bariolée que dans celles, humides, sombres et nettement plus surveillées de n’importe quel totalitarisme!
(786)Combien neurasthénique deviendrait notre sombre méchanceté sans cette insupportable et vivifiante provocation que constitue pour elle la constante sollicitation de notre chère et généreuse bonté!

(787)Chaque langue est bien pour chacun de ceux qui savent l’accueillir cette immense et vénérable cathédrale intérieure inachevée encore ouverte à tous les vents au point qu’y résonne bientôt le chœur plein d’allégresse de toutes les possibilités du Sens comme de toutes celles de son inséparable et joyeux Non-sens.
(788)Qu’est-ce donc qu’écrire sinon réécrire encore et toujours la même lettre au Destinataire inconnu?
(789)C’est dans l’exacte mesure où il saura encore se laisser surprendre et saura s’émerveiller que l’esprit, toujours aussi imprévisible et capricieux, poursuivra avec la même insolente réussite son interminable série de pirouettes, voltiges et autres improbables acrobaties…
(790)Un jour il sera temps d’aménager l’espace d’une ultime chambre d’échos: la chambre des chagrins et des pleurs où tout ce qui nous rappelle que le temps passe sera aussi ce qui nous permettra de l’oublier
(791)Qu’on le veuille ou non, qu’on en ait ou non conscience chaque majuscule est un hommage aussi discret que mérité rendu aux imprévisibles caprices d’une très Généreuse, très inconséquente et très Originaire Contingence aux multiples Visages…
(792)L’interminable mouvement qui emporte toutes choses ne reposera jamais que sur l’insaisissable et Omniprésente Générosité d’un Vide aussi infiniment accueillant qu’éternellement indifférent
(793)Chaque phrase, toujours à nouveau tendue vers l’impossible de l’inachèvement est bien sûr aussi cette fenêtre battante qui, tantôt s’ouvre et tantôt se referme sur les imprévisibles jeux du Sens avec son inséparable et joyeux non-sens.
(794)Le passé fuit, le présent brûle, l’avenir se rassemble autour de la Catastrophe
(795)Un constant chassé croisé de lectures, d’écriture et de silence ne cesse d’inventer et de réinventer pour nous cette interminable conversation tournée tout autant vers les horizons de l’Avenir que vers ceux, non moins inattendus d’un insondable Passé
(796)Que notre méchanceté croit pouvoir s’élancer et vagabonder librement et voilà qu’elle paraît ne plu se ressembler! Que notre bonté se sente cernée, coincée et comme surveillée et voilà qu’elle paraît déjà n’être plu tout à fait la même!
(797)C’est en nous accrochant toujours plus fermement à nos plus anciennes racines que nous pourrons continuer à cultiver avec toujours autant d’adresse et d’à propos l’art d’une errance aux multiples bifurcations, aux multiples hésitations, aux multiples désorientations…
(798)Qui d’autre que l’ami parfait pour savoir toujours et toujours aux Seuls vrais et bons moments tantôt se dérober et tantôt nous faire face?